Yvonne Joret

Le chômage des jeunes est, depuis 1900, bien plus élevé que celui des adultes (Insee, 2022). Parmi les jeunes sans emploi, une catégorie est souvent considérée comme prioritaire par les politiques d’insertion et d’inclusion professionnelle, celle des « Not in Education, Employment or Training » (NEET), c’est-à-dire « Ni en emploi, ni en études, ni en formation ». Ces jeunes NEET représentent la majorité des jeunes accompagnés par des conseillers d’insertion, dont les parcours professionnels sont variés. Mais il existe de nombreux autres “profils” de jeunes qui eux aussi, sont sans emploi : ils réalisent des études, vivent une période de chômage ou d’inactivité ou bien encore réalisent une reconversion professionnelle précoce (Dupray et al., 2022). Conscients que la recherche d’emploi est une « activité complexe, éprouvante et codifiée », les pouvoirs publics ont mis en place différents dispositifs d’accompagnement pour aider les conseillers à accompagner au mieux les individus dont les jeunes dans leur transition professionnelle, leur recherche d’emploi ou d’orientation, et à leur apporter un soutien personnel, matériel et technique (Divay, 2012, p. 46). Dans le cadre de ce travail de recherche, nous travaillerons plus particulièrement auprès de jeunes actuellement accompagnés par des programmes d’insertion directe sur le marché de l’emploi. La majorité de ces jeunes accompagnés sont rattachés respectivement aux Missions locales et au Pôle emploi dans le cadre du Contrat d’Engagement Jeunes et de l’Accompagnement Intensif des Jeunes. Par ailleurs, il existe différentes modalités au sein de ces dispositifs : l’accompagnement dit « humain », l’accompagnement dit « numérique » et l’accompagnement dit « hybride ». Les outils numériques nécessitent moins de temps et sont considérés comme des vecteurs de développement de l’autonomie des utilisateurs, apportant un accompagnement matériel, technique et personnel, facilitant le suivi et les démarches des demandeurs d’emploi (Divay, 2012 ; Trindade-Chadeau, 2012 ; Mokrani, 2021). Par ailleurs, en fonction des différentes méthodes d’accompagnement, les jeunes ont accès à diverses ressources psychologiques ou mobilisent un ou plusieurs types de capitaux psychologiques (eg. l’auto-efficacité, l’optimisme, l’espoir et la résilience ; Luthans et al., 2007) mais aussi des stratégies dites « de coping » ou de « faire face » (Lazarus & Folkman, 1974). De la même façon, en fonction des ressources dont ils peuvent disposer, l’accompagnement est plus ou moins pertinent et efficace. C’est précisément ce que nous chercherons à déterminer. Dans ce travail de recherche, nous tâcherons donc 1) d’identifier et recenser les dispositifs existants sur le terrain et dans la littérature, 2) d’identifier l’ensemble des leviers actuellement utilisés pour accompagner les individus dans leur recherche d’emploi, ainsi que 3) d’identifier, à l’aide d’études qualitatives et quantitatives, les ressources psychologiques mobilisées et développées par les demandeurs d’emploi durant leur période de transition professionnelle. Il s’agira ensuite de combiner et d’adapter les modalités d’accompagnement et les ressources psychologiques pour formuler des propositions d’amélioration des dispositifs, adaptées aux enjeux sociétaux actuels. Enfin, nous procéderons à un déploiement en situation du dispositif final et évaluerons l’impact de manière contrefactuelle.